mercredi 1 octobre 2008

mercredi 24 septembre 2008

Gros sur la Gueule

J'ai pas d'argent, j'ai plus de carte bleue, mon mec pense que je suis une teigne, la plus grosse chieuse du monde, je m'empâte, j'ai pa le droit d'être jalouse, je me sens jugée, j'ai pas le temps de faire ce que je veux, j'ai pa d'inspiration, tout ce que je commence ressemble à de la merde, tout ce qui est prévu professionnellement n'arrive JAMAIS, je ne trouve plus les bons papiers administratifs, j'ai des dettes à n'en plus finir, je suis une loser, une nullos, une grosse conne, une égocentrique, et je suis même pas foutue de me sentir bien.
J'ai qu'une envie, c'est aller me cacher, même ce texte est à chier, je veux partir, seule, qu'on m'oublie et que je revienne, rafraîchie, enjouée et avenante, que les gens aient envie de me voir et qu'on rigole...

et arête de chialer !!! tu me fais honte !

lundi 9 juin 2008

jeudi 5 juin 2008

Ladyfest

Petit récit du concert en Espagne. Madrid. Concert pourri dans un squat.

Rencontre avec G, un aborigène espagnol. J a une ambition anthropologique. Il a bien aimé observé de très près ce natif du pays. Détails !



On vient d'arriver dans le squat, G reste discuter avec nous au bar et nous paye des verres à la chaine. On se demande bien ce qu'il a dans la tête ! Le mystère du Madrilène type.
Le truc qu'on boit, ça s'apelle du "ron" (rrrrrrrrrrron !) mélange de negrita et fanta citron. Mmmhhh ! Ca se boit comme du petit lait. Et J et moi, adorons le petit lait. On glousse de plus en plus fort, on s'impatiente, on a des gestes brusques et on se change devant tout le monde. Les madrilènes sont très bien élevés et tournent les yeux. Je chante un air de Carmen relativement faux. J essaye de me faire taire. Il manque se casser la gueule. Il met sa tenue de scène : un tablier de serveur qu'il a volé quand il travaillait à Londres, je mets la mienne : une robe dorée que j'ai dessinée et que ma grand-mère a confectionné la veille.
Pendant plusieurs heures, deux filles monopolisent les réglages balance. nous continuons à nous enivrer. Finalement, les gens arrivent et le spectacle commence. Nous n'avons pas été invités à faire nos réglages. Nous continuons toujours à boire du ron. finalement, quelqu'un nous glisse que c'est à nous dans 10 minutes. Ah d'accord. Qu'à cela ne tienne, nous ne nous rendons plus compte de rien. Souvenirs de plus en plus vagues. Vois J en train de se rouler par terre, mimant je ne sais quelle émotion. Je jette un kilo de confetti sur les gens. Ne suis pas Schwarzzenegger et envoie tout sur ceux du premier rang. Je pense que certains font la gueule. Avions un énorme ballon de baudruche rose, de 2m de circonférence. Je donne un coup de pied dedans : la foule crie/rit/est scandalisée et un néon est cassé. Y a-t-il eu un blessé ? Nous ne saurons jamais.
Les micros ne marchent plus. Nous les laissons tomber et chantons sans. Nous savons l'un et l'autre (un regard suffit alors) que nous pensons à la même réplique de "Sister Act". J se tord à mes pieds et me donne une fessée. Nous avons sûrement l'air sobres. Le parterre de gouines piercées, péroxydées, tatouées, lookées nous applaudit comme il faut. En tous cas, ça résonne fort pour nous. Merci les lesbiches.

Dans l'assistance, il n'y a pas que des gouines, il y a aussi des pédés. G est toujours présent. Ne l'oublions pas. Il est notre plus grand fan. Surtout de la partie masculine de notre duo :

Donc là, à ce moment-là, nous nous évertuons à danser et à applaudir les chanteuses suivantes. Ce n'est pas du goût des organisateurs qui nous demandent sans arrêt de faire moins de bruit. J et moi sommes estomacqués. "Franchement, on met trop l'ambiance !" La musique continue, les chanteuses chantent des textes espagnols qui semblent : mélancoliques, politisés, ou bien mélancoliques, politisés, ou alors... on a compris. Ce genre fait fureur. Et en Espagne, vous n'avez pas le droit de taper des mains sur une chanson mélancolique ou politisée.

Là, on me voit en train sur une chanson mélancolico-politique. Outre ma robe dorée (qui ne rend RIEN !) je porte une coiffe de chef Indien d'Amérique.

Quelques minutes après, on ccourt avec G dans la rue. Il nous a acheté nos billets de train dans l'après-midi. Là, il nous fait monter dans un taxi. Le sujet de Cocorosie est vaguement abordé. Je crois que J s'emballe à ce moment-là. Pour ou contre les deux chelous, c'est toujours ambigü avec elles. Je dis à G : elles sont beeeelles ! et puis, lui s'en va... Le taxi continue. Jusqu'à la gare. On court pour choper le train, les valises semblent des obstacles insurmontables.
direction barcelone, train de nuit. On s'écroule après s'être racontés encore et encore ce concert étrange.

lundi 2 juin 2008

Envie


Je l'envie cette jeune femme qui sirote son café peinarde à la terrasse de ce troquet. Y a pas grand monde dans la rue, il fait bon, elle révise un cours, elle a des converse, je crois, je peux me mettre à sa place, comment elle sent la chaise sous ses fesse dans son dos, elle écrit vaguement un truc. Elle a la journée pour elle, personne qui la fera chier. Mmmmhh ! Des fois, elle tourne la tête, elle regarde les passants. c'est caaaaaaaaalme... elle respire doucement, elle pense à la blague qu'un ami a faite hier, laisse échapper un gloussement, reprend son cours. quelques euros sur la table, c'est presque émouvant. Comme une grande, elle paye son café, elle dit bonjour et au revoir et elle écoute son walkman. Rah la la !

vendredi 18 avril 2008

Queen Of the Night

Debout allez, hop, il est 7h30, t'as fini de faire la grasse mat' ? Le monde t'attend, il attend tes prouesses d'ingéniosité, tes éclairs, tes essais....

Clope au bec, en compagnie d'Alela Diane ou Whitney Houston (kiffe du moment) du Earl Grey ou du Darjeeling quand j'en ai marre. Krisprolls à la chocolade (nutella bio sans lait) ou à la pâte d'amande à tartiner (mon mec est un bio addict = trop mignon) J'aère la pièce pour pas qu'on crame que j'ai fumé à l'intérieur. C'est parti pour le jonglage entre les onglets d'internet explorer. Huit, neuf, dix, ça bugue souvent. Téléchargements, mises à jour, contacts, zone, jungle, ruse, je suis une tigresse dans la forêt la plus hard et la plus grouillante qui soit.

Accro à la satisfaction que ça procure au goutte à goutte, je me dandine toute la journée sur cette chaise instable, je me remue, j'évacue les fourmis de mes jambes, j'ai peur, je me fatigue, j'ai mal aux yeux...
hey, listen to you heart, it says hello, hey, if you don't you got nowhere to go!

Sale Pute


C'est elle ta femme... pour une semaine. Après, tu me reviens, et on inaugure le nouveau paquet de capotes que tu as acheté hier soir !


lundi 7 avril 2008

vendredi 4 avril 2008

Les Yeux Qui Piquent

Me suis réveillée dans les bras de F, qui transpirait sur moi. La couette était trempée, nos peaux collantes et le ciel d'un bleu prometteur. Premiers mots du matin à propos de Blue Sky et du premier film parlant... Quelques plaisanteries, plein de bisous et F s'en va, me laissant dans son super appart. Labrave fée du logis, je fais le ménage, la vaisselle, je récure un peu le lavabo, l'évier, le plan de travail, je dépoussière le piano, tout ça en écoutant Jerry Lee lewis 'be bop a lulla she's my baby, be bop a lulla, i don't need a maybe'... oh l'heure tourne, je devrais franchement y aller !
De la rue Letort à ma voiture, il y a dix minutes de marche, plein de passants, plein de voitures, une vieille que j'aide à traverser, Aznavour à fond dans mes oreilles "Jezebeeeeeeeeeeeeeeel !" douze flaques de vomi vinassé, une clope fumée, un sourire permanent et quelques pas de danse esquissés...

Périph, Ginette à fond dans les oreilles.... Pêche J chez lui, et c'est parti pour la grande vadrouille ! Magasins en tous genres, mille vannes et sujets de conversations, tout va très vite ! Je suis plus excitée que lui, ce qui relève de l'exploit, et ce sur des heures et des heures, jusqu'à 21h ce soir... J plaisante sur le fait que même sur une île deserte au bout de plusieurs années, on se parlerait toujours, encore et encore, qu'on aurait toujours des trucs à se raconter et qu'on fermerait jamais notre gueule... "Quand-même, aujourd'hui, y a beaucoup de sable, et puis la mer, elle est bleue aujourd'hui, et blablabla et blablabla ! "

Cet imbécile m'a fait rire et je l'ai fait rire. nous avons ri du début à la fin. Ca fait longtemps que je n'avais pas su pourquoi il était mon pote...

Ce soir, la fatigue me prend violemment.



free music



mardi 1 avril 2008

Les gros connards sont éternels

C'est un truc qui m'a toujours épaté.... Les gros cons sont toujours des gros cons, quoi qu'il arrive... Quelques soient les circonstances, l'environnement, les impératifs... non, peu importe... La connardise ouvre toujours sa gueule. Sa grande gueule de pute acerbe.

Pensée du matin, cette fois.

Cette horrible phrase, il l'a dite après une soirée parfaite. Plus paisible et plus amicale que jamais... Faut croire que quelque part, il regrettait nos batailles. Je ne vois que ça... Ou alors, le diable et l'ange, euh non, le diable et le diable II, je veux dire...

La phrase...

Et puis tout s'est arrêté. Pour nous deux. Mais pas pour les mêmes raisons. Un gros goût de déjà-vu pour moi, un éclair de lucidité pour lui. Oh la vache, il est violent l'orage ! Voilà t'y pas que Môôôôsieur tenait plus debout. Vl'a aut' chose ! Vite, une chaise.
Attrayant spectacle que celui-ci : L'Ignorant Prenant Conscience Subitement de sa Perversité. On dirait une fable de La Fontaine !

Bam ! Dans la gueule ! Ca fouette jusqu'au sang la prise de consience ! Il est tout blême. Ses jambes sont en coton et il se cache le visage. Sa voix chevrotte. "Mon dieu, mais je suis pervers" Voilà ce qu'elle cherche à dire. Mais c'est trop dur, ha ha ha ! Seuls quelques Putain, le choc ! Ben pleure, mon gros ! Allez, ça attendrira ta carne de merde... Pleure !
Pleure et me fais plus chier, j'ai rêvé de voir le moment ou tu réaliserais que t'es qu'une sale merde, que tu vaux pas un clou, j'ai rêvé de connaître le jour où tu découvrirais que t'es une ignoble pourriture même pas bonne à traîner dans les égouts... J'ai rêvé de te voir chialer sur ta propre horreur, j'ai rêvé de te savoir vide devant ta propre dégueulasserie. J'ai rêvé de ce mépris que tu as enfin pour toi-même, et putain, ce que je kiffe ce moment. Te voir là, effondré par ta propre personne ! Quoi de plus desespérant, hein ? Difficile à trouver ! Ca fait quoi, fils de rien ? Comment tu te sens ? Mal, je vois... Mais encore ? j'aimerais des détails !
Parle !
Tu te révèles petit garçon, là, fragile et perdu, et je jouis de de t'écraser sous mon talon... le talon-aiguille d'une fille libérée.
D'un fille libre de toi, enfin, rancunière et violente. Compte pas sur moi pour te relever. C'est trop bon de te voir à terre. J'ai l'impression d'être une géante et toi, un nain dans une flaque de boue glacée, chialant, tentant de se protéger des coups... Pas gentil pour les nains, cette métaphore...
Tu as demandé pardon, le kiffe, chou ! Tu demandais pardon encore et encore. Tu demandais pardon et puis je t'envoyais encore un coup dans la gueule. Et tu redemandais pardon... Et moi j'étais tout la-haut, souriant benoîtement. Et puis toi, tu t'engouffrais. C'est vrai que c'est bon la perversité, je te comprends après tout, c'est délicieux !

Encore, oh oui !!! comme ça, oui, c'est bon !!

samedi 29 mars 2008

Quelque chose qui queer

C'est rien, hein.... Rien du tout... Non, et puis... Naaaaaaaan, mais bon ! C'est juste le pull, quoi... Un peu trop serré, ce pull, franchement... Et puis le pas de danse esquissé quand il a arrêté de chanter ! Ce cou trop nu, ces mouvements de tête maniérés quand Nagui l'interviouvait... Mouais... et cette cambrure, mon dieu, cette cambrure ! Mais c'est quoi ça ?
Et puis tout de même, il y a cette exhibition desespérée de la masculinité... La voix qui tombe et les biceps contractés... My GOD !

Oui... Pendant une seconde, j'ai pensé que Bernard Lavilliers était pédé ! Trop louche pour être honnête !

Et voilà, c'était ma pensée du soir ! ;p

lundi 24 mars 2008

Du Prevert Dans l'Air

Déjeuner du matin

Il a mis le café
Dans la tasse
Il a mis le lait
Dans la tasse de café
Il a mis le sucre
Dans le café au lait
Avec la petite cuiller
Il a tourné
Il a bu le café au lait
Et il a reposé la tasse
Sans me parler
Il a allumé
Une cigarette
Il a fait des ronds
Avec la fumée
Il a mis les cendres
Dans le cendrier
Sans me parler
Sans me regarder
Il s'est levé
Il a mis
Son chapeau sur sa tête
Il a mis son manteau de pluie
Parce qu'il pleuvait
Et il est parti
Sous la pluie
Sans une parole
Sans me regarder
Et moi j'ai pris
Ma tête dans ma main
Et j'ai pleuré

dimanche 23 mars 2008

Affronter les situations

Bno, alors, rien ne va plus et tout va mal. Et comme toujours, que se passe-t-il pour me mettre dans cet état-là ? Ben rien, allez, c'est parti, la grosse conne se réveille et bat sa croupe, mais pour RIEN.
R-I-E-N !
Et puis j'ai décidé d'affronter les situations déplaisantes.
a bas le déni ! berk ! oh un mail de mon amoureux...

vendredi 14 mars 2008

Putain !


GRRRRRRRRR !!!!!!!!!!!!

mercredi 12 mars 2008

Dada Est Mort les Gars !

Quand j'étais plus jeune, j'écrivais des poèmes surréalistes en notant ce qui me venait à l'esprit au moment de m'endormir. C'était mon habitude du soir. J'avais la technique étudiée. je savais me laisser aller, dériver doucement vers le sommeil, délirer un peu et noter ce que j'avais vu, ce que j'avais dit, ce que j'avais ressenti. La prose du néant.

Mes culottes sont sales, le fromage flotte dans le vent qui accompagne mes serrements.
Les guitares grincent dans les excitations de ma fente. Quel est ce questionnement du tissu sur tes mots ? Tout devient inquiétant, comme dans un thriller où un motard fou réveillerait toute la ville. Vent de la nuit opaque, etreins mon vice purulant et ouvre mes entrailles à qui le veut...
Clic clac, les trucs qui cognent les vitres, et personne n'est au courant.
Souffle ! Les yeux sont douloureux de revenir au piquant du lumineux. Bonne nuit.

mardi 11 mars 2008

Foin des Angoisses

J'ai décidé de quelque chose. Là, tout de suite. Je vais être distante à tout ce qui m'arrive. Parce que sinon, mon coeur va lâcher trop vite. Et pour le respect de cette vie, je vais préserver mon coeur. Histoire de voir quelques printemps de plus. Il m'arrive quelque chose de dur à vivre ? Sans blagues ! A tout le monde, ça arrive et tout le temps. Alors, je vais me tenir à cet exercice. Me détacher.
Parce qu'un jour, tout paraît toujours loin, tout paraît toujours faible et sans importance. Et sur le moment, alors ? Pourquoi ça serait pas possible ? Je me souviens de mon année de terminale et de ce drame amoureux qui m'a accompagné tous ces mois. Quelle affaire à l'époque ! Mais quelle affaire ! Et maintenant ? Quoi de plus ridicule à mes yeux ? Tous ces soucis, ces mal-êtres, ces choses, là... de la pourriture ! Voilà bien la vie pourrie de Labrave.
Je crains que des choses n'arrivent, là prochainement. Mais je crains ça en permanence, en réalité. Tout le temps, tout le temps, tout le temps, et cette crainte me paralyse. Je vais me détacher régulièrement de ce corps angoissé. Hop là, dédoublement. Je m'envole, je regarde de haut. Quel est ce petit point frétillant ? Ben, c'est une meuf qui s'inquiète pour de la merde. Et pourtant, elle a mille plaisir dans sa vie, même si elle se fait plein de pourriture toute seule dans son corps.
Et le genre de plaisir qu'elle a, elle peut les avoir n'importe où n'importe quand, quelles que soient les circonstances de sa vie.
C'est le plaisir d'un dessin dans le mur, du parfum d'une fleur, du goût d'un bout de pain et fromage, du souvenir de Rivière Sans Retour, de ses souvenirs d'enfance, de sa soeur sublime et infinie, d'une douche chaude après la longue journée, de la soupe épicée qui revigore, de la clope sur une terrasse en bois avec du jambon de pays, de Robert Johnson qui a inventé le blues, etc, etc...
Alors, cette fois, c'est fait. C'est stop ! Tout ça est trop stupide ! Et trop pathétique... Essayons ça, pour voir... :)


Certains l'aiment chaud, un passage gai :

jeudi 6 mars 2008

Les Jours

Je n'ai plus rien à faire de mes journées, on dirait. Je trouve le temps de lire, d'écrire, de jardiner... Mais qu'est-ce que c'est que ça ? Après des mois à trimer, à être toujours débordée...

Il semblerait que la perception du temps soit quelque chose de très aléatoire selon ce que l'on vit au moment où on le vit. Mon emploi du temps n'a pas changé mais mon esprit, lui, a découvert comment me placer dans une langueur flottante. Je redécouvre l'ennui, ses horreurs et ses joies. Le bonheur de rêver, la déprime du desarroi aussi. L'ennui est créateur quand il n'est pas source d'angoisse. Il est propice à la sublimation et à l'assemblage d'une Tour de Babel magnifiée.

non, non, ça veut rien dire...

Me V'la Bien !

Me voilà avec deux hommes dans le coeur ! (trois en comptant le facteur, à qui je fais des coucous ravageurs quand je le croise dans la rue, lui en vélo, moi en voiture)

Comment je vais faire ? Et ils sont amis, de surcroît. L'un se fout éperdumment de moi, l'autre m'idolatre. Quid de la demi-mesure ? Faut-il de la demi-mesure en amour ? Une chose est sûre, l'amour fait re-vivre ! A chaque fois, j'y crois et j'y croirai toujours, comme dit Piaf... Dans les moments de creux, non, bien sûr qu'on y croit plus ! Et puis il revient... Tout aussi vieux et toujours plus neuf ! Et puis j'y re-crois. Quel mystère. Love is old, love is new, love is all, love is you, comme dirait John Lennon...

Je lévite, je rêvasse, le temps s'allonge et puis il raccourcit. Il est tout, ils sont tout, ils ne sont rien, je ne suis rien. Tout ce qui m'entoure est trouble. Je vois flou, je m'enivre bizarrement, je souffre, j'ai mal dans le ventre, mais je souris. Ces ramdams du corps sont drôlement intrigants...

lundi 3 mars 2008

J'ai faim !

Le Pain

La surface du pain est merveilleuse d’abord à cause de cette impression quasi panoramique qu’elle donne : comme si l’on avait à sa disposition sous la main les Alpes, le Taurus ou la Cordillère des Andes. Ainsi donc une masse amorphe en train d’éructer fut glissée pour nous dans le four stellaire, où durcissant elle s’est façonnée en vallées, crêtes, ondulations, crevasses... Et tous ces plans dès lors si nettement articulés, ces dalles minces où la lumière avec application couche ses feux, - sans un regard pour la mollesse ignoble sous-jacente. Ce lâche et froid sous-sol que l’on nomme la mie a son tissu pareil à celui des éponges : feuilles ou fleurs y sont comme des sœurs siamoises soudées par tous les coudes à la fois. Lorsque le pain rassit ces fleurs fanent et se rétrécissent : elles se détachent alors les unes des autres, et la masse en devient friable... Mais brisons-la : car le pain doit être dans notre bouche moins objet de respect que de consommation.

Francis Ponge, Le Parti Pris des Choses, 1942

samedi 1 mars 2008

Une bêcheuse

Deux ans que je n'ai pas été illuminée par cette Renaissance Annuelle qu'est l'organisation du potager. Mémoire oblige, j'étais par trop occupée...

J'aime cette sensation de découragement qui m'envahit à chaque début. Toute cette terre à retourner ! Et de la terre bien argileuse, bien lourde. Et là, bien mouillée. Pfiou !
A la fin de la journée, je vais avoir mal au dos, les muscles des bras saillants, les fesses en feu, la gorge délivrée...
Et je ne vais penser à rien. Ca c'est le bon côté, je le sais. J'ai vécu l'expérience trop souvent pour en douter. Quel délice ! Penser à rien. Avec tout ce que je ressasse depuis trop longtemps, et qui n'a pas été expulsé. Non ! par aucun trou ! Pourtant, c'est bien parce que je suis un trou que j'ai ses pensées là...
Donc, là, premier jour de mars, Idéal pour commencer le potager. Mon activité personnelle, à moi... Les enfants viennent bien pointer le bout de leur nez de temps en temps. Mais c'est un charmant cliché...

Ce matin, c'est décidé, je vais aller bêcher un carré de potager et y planter mes herbes aromatiques. En bottes, en sabots, sans gants, les mains terreuses, les vers de terre, mes amis les rouge-gorges, la soif d'eau fraîche... Tout ça va être un délice !


Mal aux Glandes Lacrimales

Cette douleur familière maintenant, ces chocs réguliers, cet espoir sans cesse fusillé. Des mois que je gâche ma vie à t'attendre. Je pleure ma race, mes boum-boums sont naufragés et mon amour-propre est enterré.

Je maudis le jour où je me suis entichée de toi, à la première seconde où je t'ai aperçu. Stupide obstination de ma part. Celui là je l'aurai ! J'aurai préféré pas l'avoir jamais ! Jamais !

Ton immobilisme de pensée, ta non-culture, ta routine pourrie, enlisée dans ce que tu crois être élevé. Et ton sadisme permanent. Je ne sais pas ce qu'il me reste à aimer en toi, et pourtant...

Un jour viendra, mon prince mourra. Et je rirai au dessus du trou de ta vie, je t'enverrai des petits mots cinglants qui te surprendront, je jetterai des seaux de merde sur ta gueule et les cadavres de tes putes par-dessus !

Profite fils de merde ! je te l'ai dit, je suis obstinée et n'abandonne pas facilement...




Voila, c'est tout pour la décharge de haine... J'aurai dû conserver un journal intime, parce que ça soulage !

mercredi 27 février 2008

Le printemps

Extraits d'une correspondance qui a bouleversé ma vie ces derniers jours :


Je ne fous absolument plus rien depuis quelques jours, errant ça et là, me connectant sans arrêt pour ne rien faire, et délaissant mon travail.

(...)

Non, je ne fous RIEN... je me contente d'aller vaguement écrire de nouvelles chansons, en fumant mes camels à la chaîne, la nuit. Et la journée, je regarde le printemps naître. C'est une occupation qui m'accapare déjà pas mal chaque année, mais là, ça bat des records. Alors : les magnolias, dont les boutons grossissent déjà depuis un mois déjà vont d'ici peu nous faire une envolée de rose pâle et de blanc, les crocus ont jailli et tachètent les pelouses de violet dur, jaune safran et blanc neige, les herbes de pampas balancent leurs nouveaux plumeaux dans le vent qui se réchauffe sans se magner. Le héron du jardin des plantes recommence sa danse pour les badauds autour des bassins. et bientot, ce sera au formidablement croulant cerisier blanc du japon de nous enivrer de son indicible parfum (vois-tu où se situe cet arbre dans le Jardin ? Vers la mi-mars, c'est une chouette d'expérience d'aller rôder autour de lui) Pour le moment, la saison des odeurs est à la Jacynthe, délice s'il en est. Et puis nous arriverons au point d'orgue de l'année : le Seringa !

(...)

tu arrives par hasard et c'est une vraie bouffée d'air frais ! je ne sais pas pourquoi vraiment. Très vite, un mail de toi me colle d'office un sourire bêta sur la figure. et je ne me lasse pas de lire et relire. Hier, je finissais le premier tome de Harry Potter avec un élève (18 ans mais qui sait à peine lire). Il était autour de 19h et je me suis surprise à me connecter sur l'ordinateur de son bureau (la ruse était bonne : il m'arrive souvent de pianoter sur son ordi pour illustrer quelques définitions de mots qu'il ne connaît pas. qu'est-ce qu'une hermine ? (Hagrid fait souvent des sandwiches à l'hermine pour accompagner le thé) qu'est-ce que le jais ? une pierre noire. regarde (hop, un coup de google image) les cheveux de jais, ça ne veut pas dire que les cheveux sont en pierre mais qu'ils sont noirs. c'est une métaphore. (Harry Potter a les cheveux de jais et les yeux émeraude) Oui, donc, je me connecte en douce, et plusieurs fois pour voir si par hasard,, je n'aurais un message de P. Voix intérieure : "mais ça va pas ma grande" Mon élève continue à lire difficilement. Il s'arrête : "à toi !" je prends le relai. on a juré de finir le livre aujourd'hui, et il sait que je lis plus vite que lui. (pas très dur) on en est au moment ou Gryffondor va gagner la coupe des maisons contre toute attente, grâce aux points de dernière minute accordés par Dumbledore en personne. Exit Serpentard. La foule applaudit, explosions de joie etc... Je suis tellement émue par cette victoire des courageux que ma voix s'étrangle et je n'arrive plus à lire. (voix interieure bis :" tu fais flipper, grosse !") Si je continue à lire, je vais perdre toute crédibilité auprès de lui. "Bon, continue, Vincent, on arrive au bout, c'est toi qui dois prononcer les derniers mots, allez !" Mon envie de pleurer se transforme en fou rire, que je ne peux retenir (du coup, Vincent, largué, cherche à tout prix quelque chose d'irrésistiblement drôle dans le texte) Je pense à toi qui me mets dans des états pareils, cachotière, à fleur de peau, qui me fait perdre la face devant mon grand dadais de rouquin.


autre passage :

Cette envolée sur Harry Potter, je l'ai lue de nombreuses fois, j'ai vu les balais volants, les robes de sorciers, les sages sages, Vincent a bien de la chance. Moi aussi je ris et je pleure en évoquant ton irruption. Mais lorsque je porte mon doigt du coin de mon oeil à ma langue la virtualité du sel capitule devant mes papilles ; et jusqu'à récemment je n'avais pas souvenir d'avoir souris béatement devant une mêlée de rugby, qui plus est croisée au hasard d'un détour peu gastronomique. Mon expérience du genre (: Te lire et t'écrire m'émeut (m'émeuvent ?), écrire et lire m'ont (je tranche) déjà ému. Je risque ma vie tous les jours sur les passages piétons depuis une semaine, j'ai déjà risqué ma vie sur les passages piétons (j'aime bien le côté dramatique, je le verrai avec l'accent raclant de Lucchini, la tête s'éloignant de manière prononcée de l'axe des épaules). Je suis dans la brume quelque part près de ce qui peut être toi, j'ai déjà cheminé dans la brume. J'ai déjà aimé (tu apprécieras je pense... sur le plan strictement technique de la chute j'entends). Je lis rarement des lettres que j'aurais aimé écrire (là, il faut s'être débarrassé de Lucchini, je n'ai pas de violon sous la main alors je privilégie le battement de tambour de mon talon droit sur le sol).

dimanche 24 février 2008

Je Sais Pas Quoi Dire

Eh ouais, en meuf bien pourrie, je ne sais pas quoi écrire...
Faut dire que j'écris trop en ce moment. Je passe mon temps à rédiger et quand je ne rédige pas, je pense à ce que je vais bien pouvoir lui dire.
Et quand je ne rédige ni ne pense, je lis ce que lui, il m'a écrit.
Toujours pas de mail aujourd'hui... Ca devient une drogue.

samedi 23 février 2008

Le Clou


C'est un clou que j'ai fixé à ma fenêtre à l'époque où je faisais le mur toutes les nuits. Je me munissais d'un fil de laine que j'accrochais à ce clou et de l'extérieur, je pouvais fermer la fenêtre en tirant dessus. Ca évitait que les battants ne claquent trop au vent et qu'on entende trop les bruits de la rue. Et au petit matin, je n'avais qu'à pousser d'une main pour rentrer.

Le Temps des Cerises

Quand nous en serons au temps des cerises
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au cœur
Quand nous chanterons le temps des cerises
Sifflera bien mieux le merle moqueur

Mais il est bien court le temps des cerises
Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d'oreilles
Cerises d'amour aux robes pareilles
Tombant sous la feuille en gouttes de sang
Mais il est bien court le temps des cerises
Pendants de corail qu'on cueille en rêvant

Quand vous en serez au temps des cerises
Si vous avez peur des chagrins d'amour
Evitez les belles
Moi qui ne crains pas les peines cruelles
Je ne vivrai pas sans souffrir un jour
Quand vous en serez au temps des cerises
Vous aurez aussi des chagrins d'amour

J'aimerai toujours le temps des cerises
C'est de ce temps-là que je garde au cœur
Une plaie ouverte
Et Dame Fortune, en m'étant offerte
Ne saura jamais calmer ma douleur
J'aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au cœur

Jean-Baptiste Clément 1866

L'être de sexe masculin

Voici ce qu'on aurait pu tirer de mon journal intime quand j'avais seize ans et qu'on pourrait encore trouver (non, je ne grandis pas vite) ce soir si j'en tenais encore un :

La femme est un éternel sujet de réflexion pour les hommes. Ceux-ci se lamentent de ne pouvoir la saisir, préférant la prendre de temps à autre. La femme mystérieuse, la femme ceci, la femme cela. Freud aurait lui-même prétendu à la fin de sa vie ne pas avoir compris la femme, entendez par là, l'idée peu flatteuse que la femme n'est pas tout à fait normale, que son complexe d'Oedipe n'est pas bien carré et tutti quanti... Oui, la femme n'est pas carrée et c'est bien ça qui vous fait fantasmer bande de bâtards ! Les seins, les hanches, les fesses, tout est en rond, en courbe, en virage chez la femme. Venez pas nous faire chier.

La femme donc, est sujette au fantasme de mystère. Qu'y a-t-il à l'intérieure de cette créature maléfique ? On en a écrit des choses sur ce sujet de merde ! Mais n'est-ce pas parce que le machisme général dominant l'humanité depuis la nuit des temps a seulement évincé les femmes de la sphère littéraire (en tous cas très largement) et artistique ?
Vous, les gonzes, vous la fermez !

Oui, parce que si, nous, les femmes, avions eu le droit de nous exprimer sur cette autre espèce que sont les hommes, nous aurions, nous aussi, pu nous interroger sur le mystère qu'ils représentent.
A la différence près que chez eux, la difficulté n'est pas de trouver ce qu'il y a en eux. (Pratiquement rien, à vrai dire, à part le phallus) La difficulté est de trouver les raisons qui les motivent à agiter leur appendice comme une épée de guerre.

Chez les hommes il n'est rien de mystérieux : ils sont tous aussi primaires les uns que les autres. Vous ne les obtenez pas ? Il vous suffit de vous afficher avec un autre quelques minutes et les voilà qui brandissent fièrement leur bâton pour vous arracher de ce conccurent...

Les hommes ne sont qu'une extrême prévisibilité. La seule interrogation qui perdure c'est : pourquoi n'y a-t-il pas une seule exception pour confirmer la règle de cette navrante constante ?

vendredi 22 février 2008

Toi !


Toi !

Toi, là ! Toi qui dort, qui fait l'ange, qui fait le beau, qui fait le coq, qui fait le distant...
Toi, l'ignoble objet de mes désirs...
Toi ! Tu souffriras un jour!


J'y veillerai...

Place René Cassin (vite fait mal fait)

Louise Labé

C'est le poème que je fais apprendre cette semaine à mes élèves... Je dois moi aussi le connaître par coeur :

Je vis, je meurs, je me brûle et me noie
J'ai chaud extrême en endurant froidure
La vie m'est, et trop molle, et trop dure
J'ai grands ennuis entremêlés de joie

Tout à un coup, je rie et je larmoie
Et en plaisir, maint grief tourment j'endure
Mon bien s'en va et à jamais il dure
Tout en un coup, je sèche et je verdoie

Ainsi Amour inconstamment me mène
Et quand je pense avoir plus de douleur
Sans y penser, je me trouve hors de peine

Puis, quand je crois ma joie être certaine
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur

Don't Set Me Free de Ray Charles

C'est ce que j'écoute en boucle depuis hier soir. Puissance maximum, danse outrancière, pensée vagabonde. Je hurle les répliques de la meuf. Je remue mon boule en riant. Voilà, c'est tout.


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